La cantate « LIBERTE » de Roger CALMEL est une oeuvre construite autour du poème de Paul Eluard et complétée par des textes de Daniel DURET, elle développe musicalement l’idée de la victoire de la liberté sur l’oppression.
Ecrite en 1960 pour le Festival du Chant Choral de Caen, elle fut créée dans cette ville par les Chorales des Ecoles, Lycées & Collèges et l’Harmonie « La Fraternelle ». Le texte est de Daniel Duret et de Paul Eluard.
Cette oeuvre est divisée en quatre parties. La première s’ouvre sur une introduction aux accords déchirés suivie d’une plainte jouée par la flûte, le hautbois et la clarinette qui placent de suite l’ambiance sombre décrivant l’angoisse du choeur qui dialogue avec l’orchestre pour annoncer l’arrivée de « l’ennemi ».
1) Le caractère âpre, rude et sombre du 1er volet chante la souffrance des prisonniers persécutés :
Les ennemis sont venus la nuit
Plus innombrables que les cheveux de ma tête
La seconde partie fait place à la souffrance, celle de la persécution, de la violence et de la torture. Dans un climat musical haletant, marqué par une rythmique oppressante, le choeur crie sa douleur. La partie centrale, ponctuée par un très bel intermède d’orchestre en forme de choral, laisse entrevoir l’idée de la capitulation, de la soumission, mais elle se conclue par la reprise du début, image de la révolte.
2) Le 2e épisode est très violent. C’est la lutte des prisonniers contre l’oppression :
Ils ont arraché la langue de ma bouche
Ils ont fait de moi une pierre parmi les pierres
De la cité détruite
La troisième pièce, confiée au baryton soliste, dépeint le prisonnier qui aspire du fond de son cachot a ce que l’homme a de plus cher : sa liberté. Sur une mélodie douloureuse, mais pleine d’espoir, il chante l’image de cette liberté volée.
3) Un solo de baryton commence le 3e volet :
Que soudain mes fers mêmes résonnent
Tu viens éclairer ma douleur
Et briser la fleur noire de mon esclavage
Puis le chœur entonne dans une grande douceur le beau poème de Paul Eluard :
Sur mes cahiers d’écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable et la neige
J’écris ton nom.
Ce chœur va monter dans un immense crescendo, pour terminer dans un choral majestueux… et chante en conclusion : LIBERTE
La dernière partie de cette cantate est composée autour du poème de Paul Eluard. Celui-ci est mis en musique dans une atmosphère de sérénité, de simplicité. Elle déroule dans un crescendo constant l’idée de la victoire éclatante de la liberté sur l’oppression:
Et par le pouvoir d’un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te servir
Pour te nommer
LIBERTE